La magie des couleurs

La véritable magie du carreau de ciment réside dans ses couleurs profondes et nuancées.
Contrairement aux carrelages industriels simplement imprimés en surface, la couleur d’un carreau de ciment est teintée dans la masse, dans ce qu’on appelle la couche d’usure. C’est ce qui lui permet de vieillir sans perdre son éclat : même après des décennies d’usage, son motif reste visible.

Les pigments traditionnels

Historiquement, les artisans utilisaient des pigments minéraux et des oxydes métalliques :

• Rouges, jaunes et orangés : obtenus grâce aux oxydes de fer.

• Bleus : autrefois réalisés avec de la pierre semi-précieuse pilasulie ou du cobalt.

• Verts : produits à partir d’oxydes spécifiques, parfois toxiques pour les ouvriers.

• Noirs : fabriqués avec du carbone ou du noir de fumée, mélangé à du ciment blanc et de la poudre de marbre.

Ces teintes, combinées à la poudre de marbre et au ciment blanc, donnent aux carreaux leur aspect velouté et lumineux.

L’évolution vers des pigments plus sûrs

Avec le temps, de nouveaux pigments de synthèse sont apparus, offrant des couleurs éclatantes tout en réduisant la toxicité des procédés.
Ils permettent aujourd’hui de produire des verts et des bleus intenses, plus accessibles, plus stables, et surtout plus sûrs pour les artisans qui les manipulent.

Le dioxyde de titane, longtemps utilisé pour obtenir des blancs très purs, a été remplacé par une poudre de marbre extrêmement blanche, issue des carrières des Pyrénées. Une ressource plus locale, moins nocive, et produite à partir des déchets de l’industrie marbrière.

Jouer avec les granulats

Les couleurs ne dépendent pas seulement des pigments, mais aussi des granulats utilisés.
En remplaçant la poudre de marbre par différents sables, on peut obtenir des effets uniques.
Certains artisans vont même jusqu’à incorporer des grains plus grossiers dans le mélange pour ensuite poncer la surface et révéler des textures nouvelles.

Les expérimentations de César Bazaar

Chez César Bazaar, nous cherchons à aller plus loin que les recettes traditionnelles.
Nous explorons sans cesse de nouveaux pigments et de nouveaux granulats alternatifs :

• Un nuancier extrêmement fourni et contemporain

• Expérimentations avec des teintures végétales.

• Création de carreaux de papier, où le sable est remplacé par des déchets de papier recyclés.

• Recherche avec des entreprises de valorisation des déchets marins : coquilles de moules, d’huîtres ou de homard broyées, réutilisées comme granulats.

Ces innovations permettent d’obtenir des effets inédits sans ajout de pigments chimiques, tout en valorisant des déchets existants.

Un langage de couleurs vivant

Les pigments et les granulats ne sont pas qu’une technique : ils sont un langage artistique.
Chaque choix de couleur, de sable, de poudre ou de coquillage raconte une histoire.
Le carreau de ciment devient alors plus qu’un simple matériau décoratif : il devient un support d’expression contemporaine qui évolue avec son temps.